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Comment dynamiser l'emploi des jeunes en agroalimentaire ?

  • Photo du rédacteur: Marianne rmgx
    Marianne rmgx
  • 28 mars
  • 6 min de lecture
L'espace Talent Food 2025 a proposé nombre d'animations interactives pour éveiller la curiosité pour les métiers liés à la production de leur alimentation.
L'espace Talent Food 2025 a proposé nombre d'animations interactives pour éveiller la curiosité pour les métiers liés à la production de leur alimentation.

Générer des vocations et dynamiser l'emploi des jeunes en agroalimentaire constitue un enjeu d’avenir pour l’industrie et ses filières. Une préoccupation de premier ordre, abordée lors des conférences du CFIA Rennes 2025, qui mobilise les acteurs du secteur.

 

Le secteur agroalimentaire, pilier de l’économie française, peine à séduire les nouvelles générations. En quête de sens, d’équilibre et de perspectives concrètes, les jeunes regardent ailleurs. Pourtant, l’agroalimentaire a de sérieux atouts à faire valoir. Lors des conférences du CFIA Rennes 2025, des experts ont partagé des constats lucides, mais aussi des pistes d’action prometteuses pour redonner envie aux futurs diplômés de s’investir dans cette filière essentielle.

 

L'emploi des jeunes en agroalimentaire est un vrai casse-tête ! Mais pourquoi ?

Le secteur agroalimentaire emploie plus de 510 000 personnes en France selon l’Ania¹. Pourtant, les entreprises rencontrent des difficultés pour recruter, tous métiers confondus. Ce paradoxe s’explique par plusieurs freins : image vieillissante, manque de visibilité des parcours, perception de pénibilité ou encore localisation majoritairement rurale.

À cela s’ajoute une méconnaissance du secteur par les nouvelles générations. Les filières restent floues, les débouchés mal identifiés et les opportunités encore peu médiatisées. Résultat : peu d’élèves, même en école d’ingénieurs, envisagent spontanément une carrière dans l’agroalimentaire.

 

Une image des métiers de l’agroalimentaire à dépoussiérer

Longtemps associée à la production en usine, la filière agroalimentaire souffre encore de préjugés. Pourtant, les entreprises innovent, investissent dans la transition écologique, soignent leurs conditions de travail… Mais elles peinent à le faire savoir. La communication reste trop institutionnelle, voire absente.

« Il faut qu’on revoie notre manière de parler de nos métiers, invite Cécile Boulaire, directrice associée de Manageria, cabinet conseil en recrutement pour la filière agroalimentaire. Le secteur évolue, intègre les enjeux RSE, développe des technologies mais les jeunes ne le perçoivent pas encore. » Il est nécessaire de capitaliser sur ces forces du secteur agroalimentaire.

 

Ce que veulent les jeunes en recherche d’emploi : quête de sens, équilibre et perspectives

La nouvelle génération de professionnels ne cherche plus seulement un emploi, mais une mission. « Nos étudiants ne veulent pas seulement faire carrière : ils veulent contribuer à changer le monde », souligne Cécile Boulaire. L’agroalimentaire a pourtant tous les marqueurs du sens : produire de quoi nourrir la population, améliorer la santé publique ou encore protéger les ressources. Reste à mieux l’expliquer.

 

Les attentes en matière de qualité de vie sont aussi déterminantes. Les potentielles recrues des générations Y et Z attendent de la flexibilité dans les horaires, aspirent au télétravail (quand cela est possible). Des souhaits auxquels les précédentes ont aussi pris goût d’ailleurs. Les jeunes professionnels aspirent aussi à des managers bienveillants. Qui les en blâmerait ? Ils sont très attentifs aux valeurs incarnées et portées par leur futur employeurs. Tous ces critères sont devenus les piliers de l’attractivité.

 

Des leviers concrets pour attirer les jeunes vers les industries alimentaires

Donner envie à des pans entier de générations professionnelles mérite de se mobiliser. Des leviers sont déjà actionnés, mais il faut aller plus loin.

Permettre aux nouvelles générations de tester et donner à voir le secteur le secteur des IAA : stages, alternances et découverte du terrain

Créer le déclic passe souvent par l’expérience. Ouvrir les portes des entreprises aux jeunes, dès le collège ou le lycée, permet de faire tomber les préjugés. Les initiatives se multiplient pour faire connaître la réalité des métiers agroalimentaires : des stages, des visites d’usines, des témoignages de collaborateurs et bien entendu l’exercice du job dating donnent un aperçu, qui ne doit pas survendre, de ce qui les attends.

Innover dans la façon de communiquer sur les atouts du secteur agricole et alimentaire mais aussi adapter ses règles du travail

Le hall Food Talent du CFIA, qui a attiré 1800 visiteurs _ étudiants, professionnels, écoles _ et joué la carte de l’interactivité, avec des découvertes en réalité virtuelle, de défis interactifs, des ateliers, des démonstrations mais aussi des escape games pour une approche ludique et dynamique du secteur et de ses métiers. Des animations en renfort des plus classiques speed dating et mur des offres.

Certaines entreprises vont plus loin en coconstruisant des formations avec des écoles ou des CFA pour répondre précisément à leurs besoins, tout en offrant aux jeunes des perspectives concrètes d’évolution. C’est une solution gagnant/gagnant nécessitant un fort investissement.

L’alternance est pour cela une voie gagnante pour tester et confirmer des vocations naissantes. L’Apecita, dédiée à l’emploi dans l’agri et l’agro, organise du 14 au 18 avril 2025, une semaine entièrement dédiée à ce modèle. Elle s’adresse aux étudiants en recherche d'opportunité comme aux entreprises. Webinaires, conseils pratiques et diffusion d’offres pour faciliter les matchs recruteur/candidats animeront ces journées.

 

Moderniser les discours et les supports de communication sur les métiers de l'agroalimentaire

Repenser les supports de communication est indispensable pour toucher les futurs actifs. Aujourd’hui, les jeunes s’informent sur TikTok (51% des 16-18 ans, 43% des 19-24 ans, 29% des 25-30 ans, selon le Flash Eurobarometer Youth Survey 2025), Instagram (52%, 50%, 41%) et YouTube (37%, 38%, 36%). Les entreprises agroalimentaires doivent adapter leur communication en conséquence, en misant sur des formats courts, dynamiques et surtout authentiques.


Les 19-24 ans s'informent via Instagram et TikTok

Pour séduire de jeunes recrues, exit donc les discours institutionnels : place aux vidéos immersives, aux interviews de collaborateurs. Et bien sûr aux coulisses des sites de production agroalimentaire. Les campagnes doivent être plus incarnées, courtes et authentiques. Des initiatives comme l’opération sur Twitch lancée par Intercéréales lors du dernier Salon de l’agriculture, vont dans ce sens : des journalistes et influenceurs reconnus y ont partagé leur quotidien dans des métiers céréaliers et évoqué les enjeux du secteur, sans filtre, pour mieux casser les clichés ancrés chez les 18-35 ans.

 

Des récits inspirants de jeunes recrues à partager pour créer l’envie

Mettre en avant les jeunes du secteur : les professionnels déjà en poste sont les meilleurs ambassadeurs. Former les alternants et les jeunes salariés à prendre la parole permet de construire une image plus fidèle, plus engageante et plus vivante.

 

Et si on leur donnait la parole ? Les jeunes, meilleurs ambassadeurs de leur secteur

Les jeunes qui travaillent déjà dans l’agroalimentaire sont les mieux placés pour en parler. Ils incarnent le changement générationnel, le renouveau des pratiques et peuvent a priori convaincre leurs pairs. Les entreprises gagneraient à les former à la prise de parole et à la communication. Elles peuvent ainsi créer une dynamique positive où les derniers venus fraichement arrivés sur le terrain deviennent les ambassadeurs d’un secteur qu’ils contribuent à transformer.

Les témoignages concrets de jeunes professionnels ont un impact fort. Des initiatives comme Chasseurs de graines valorisent ces parcours d’agriculteurs, meuniers, artisans boulangers ou ingénieurs engagés, parfois issus de reconversions. En montrant qu’on peut être passionné, utile et réussir dans ce secteur ces histoires vraies peuvent donner envie.

 

Travailler la marque employeur, pour montrer les valeurs et engagements des entreprises agroalimentaires

Valoriser l’engagement sociétal, les parcours de carrière et bien entendu les valeurs humaines de l’entreprise. C’est ce que rassemble la notion de la marque employeur qui devient un outil stratégique pour retenir l’attention des nouveaux venus sur le marché de l’emploi.

Les entreprises qui investissent dans la marque employeur attirent plus facilement les jeunes talents, notamment sur les fonctions supports (marketing, RSE, Ressources humaines), de plus en plus en lien avec le terrain. Les jeunes ne sont plus des demandeurs d’emploi, ils souhaitent aussi choisir leur entreprise. Plus que jamais les recruteurs doivent aussi chercher à séduire.

 

Une attractivité collective à construire pour les filières alimentaires

Pour Bernard Lecuillaud, représentant de l’ABEA, « l’attractivité, ce n’est pas juste une affaire de RH ou d’images : c’est une mobilisation globale de toute la filière ». L’enseignement, les institutions, les entreprises, les fédérations professionnelles, les médias… tous doivent travailler ensemble pour réenchanter l’image du secteur et soutenir la relève.

Les jeunes professionnels et futurs collaborateurs en puissance veulent un métier qui a du sens, un cadre qui respecte leur équilibre et bien entendu des perspectives d’avenir. Le potentiel est là. Reste à parler aux jeunes avec leurs codes, leurs canaux et surtout leur montrer ce qui se passe vraiment derrière les portes de l’agroalimentaire. Le secteur agroalimentaire peut leur offrir tout cela… à condition de les leur montrer. La clé la com-mu-ni-ca-tion… via les bons médias pour toucher les bonnes cibles.


 

La Belle-Îloise mise sur l’innovation sociale pour recruter

Avec plus de 300 saisonniers à recruter chaque année, la conserverie La Belle-Îloise, installée à Quiberon, doit composer avec la pénurie de logements et l’éloignement géographique. «On recrute sans CV depuis 2007, mais il fallait aller plus loin», explique Claudie Jean, DRH. L’entreprise a créé des job datings gustatifs et des escape games pour attirer autrement. Un groupe de travail interne a permis de faire émerger 60 actions concrètes : prime carburant, titres-restaurant, navette d’entreprise… L’objectif ? Fidéliser en s’adaptant aux attentes. «Il faut que les collaborateurs trouvent du sens et puissent s’impliquer», souligne Claudie Jean. La marque employeur passe ici par l’action, au service d’une culture partagée.

 

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